Ces dernières années, les voitures électriques ont gagné en popularité grâce à leurs avantages environnementaux et à leurs coûts d’exploitation réduits. Cependant, des inquiétudes ont émergé quant à la faisabilité de réparer ces véhicules après un accident, certains critiques les qualifiant de “véhicules jetables” en raison des coûts élevés associés à la réparation ou au remplacement des batteries.
Cela soulève une question importante: les voitures électriques sont-elles vraiment des véhicules “jetables”, ou cette perception est-elle exagérée? Dans cet article, nous explorerons les deux points de vue, présenterons des données sur les coûts de réparation et de maintenance, et examinerons les statistiques des tests de collision, en particulier en ce qui concerne Tesla.
L’argument du véhicule “jetable”
Les détracteurs affirment que les voitures électriques, notamment en cas d’accident, sont plus susceptibles d’être considérées comme irréparables pour plusieurs raisons :
- Complexité des dommages à la batterie : Le composant le plus critique et le plus coûteux d’un véhicule électrique (VE) est sa batterie haute tension. En cas de collision, même des dommages mineurs à la batterie peuvent nécessiter son remplacement total plutôt qu’une réparation, pour des raisons de sécurité. Le coût d’une batterie neuve peut varier de 5.000 à 20.000 euros en fonction du modèle et de sa capacité. Une légère collision endommageant l’intégrité de la batterie peut entraîner la mise au rebut du véhicule.
- Coûts de réparation initiaux plus élevés : Selon Mitchell International, les réparations des véhicules électriques sont en moyenne 60% plus chères que celles des véhicules à moteur thermique. Ce surcoût est attribué à la complexité de la chaîne de traction électrique, à la disponibilité limitée des pièces de rechange spécialisées et à la nécessité d’avoir des techniciens formés pour manipuler les composants haute tension.
- Assurances et mise au rebut : En raison des coûts plus élevés associés à la réparation des VE, les primes d’assurance sont généralement plus élevées. Les assureurs pourraient être plus enclins à déclarer une voiture électrique comme perte totale même pour des dommages modérés, ce qui renforce l’idée qu’elles sont “jetables”.
- Disponibilité limitée des centres de réparation : Les réparations des véhicules électriques, notamment en ce qui concerne la batterie et le système de traction électrique, nécessitent des connaissances et un équipement spécialisés. Dans les régions où les services de réparation pour VE sont rares, cela peut augmenter les coûts ou rendre les réparations moins viables économiquement, alimentant l’idée que ces voitures sont plus facilement mises au rebut.
Contre-arguments: Évolution de la technologie des véhicules électriques
Bien que ces préoccupations soient valables, plusieurs contrepoints suggèrent que l’étiquette “jetable” pour les voitures électriques est exagérée.
- Progrès technologiques dans la réparation : L’industrie de la réparation des véhicules électriques évolue rapidement. De plus en plus de garages acquièrent les outils et les compétences nécessaires pour entretenir les VE, et les fabricants investissent dans des conceptions de batteries modulaires qui rendent les réparations partielles plus réalisables. Les coûts associés à la réparation des véhicules électriques devraient baisser à mesure que cette technologie se développe.
- Coûts de maintenance à long terme plus bas : Si les coûts de réparation après un accident peuvent être plus élevés, les coûts de maintenance globaux des véhicules électriques sont nettement inférieurs à ceux des véhicules thermiques. Consumer Reports a constaté que, sur une durée de vie de 320 000 km, les VE coûtent 50% de moins à entretenir que les voitures à essence. Les VE n’ont pas de composants sujets à l’usure comme les filtres à huile, les bougies d’allumage ou les systèmes d’échappement, ce qui contribue à réduire les frais d’entretien sur le long terme. Selon AAA, le coût moyen d’entretien d’un véhicule électrique est d’environ 0,03 € par kilomètre, contre 0,08 € par kilomètre pour les voitures thermiques.
- Sécurité des tests de collision et durabilité : L’un des arguments les plus solides contre l’idée de “véhicule jetable” est la sécurité et la durabilité accrues des véhicules électriques en cas d’accident. Des véhicules comme ceux de Tesla ont montré des résultats exceptionnels aux tests de collision, réduisant ainsi la probabilité de dommages graves à la batterie tout en améliorant la sécurité des passagers.
- Performances des tests de collision de Tesla :
Tesla a obtenu certaines des meilleures notes de sécurité de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) et de l’Euro NCAP. La Tesla Model 3 et la Model S ont toutes deux obtenu des notes de 5 étoiles dans toutes les catégories testées par la NHTSA, les plaçant parmi les véhicules les plus sûrs sur le marché. La Tesla Model 3 a l’un des risques de blessure les plus faibles jamais enregistrés dans les tests de collision, en grande partie grâce au placement de sa batterie, qui offre un centre de gravité plus bas et une meilleure protection contre les impacts.
- Classements Euro NCAP : En 2019, la Tesla Model 3 a obtenu un score de 96% pour la protection des occupants adultes, l’un des scores les plus élevés jamais enregistrés. De même, en 2022, la Tesla Model Y a obtenu un score de 98% pour la protection des adultes et de 97% pour ses systèmes d’assistance à la conduite, confirmant sa sécurité supérieure par rapport aux véhicules thermiques.
- Données réelles sur les accidents : Le Safety Report (Q1 2023) de Tesla fournit des données réelles qui montrent que les Tesla équipées de l’Autopilot sont beaucoup moins susceptibles d’être impliquées dans un accident que la moyenne nationale :
- Autopilot activé : 1 accident tous les 10 millions de kilomètres.
- Sans Autopilot mais avec les systèmes de sécurité actifs : 1 accident tous les 4,5 millions de kilomètres.
- Moyenne nationale aux États-Unis : 1 accident tous les 1 million de kilomètres. Ces statistiques montrent que les véhicules Tesla, en particulier lorsqu’ils sont équipés de leurs systèmes avancés d’assistance à la conduite, sont bien moins susceptibles d’être impliqués dans des accidents par rapport aux véhicules traditionnels.
- Risque d’incendie et sécurité des batteries : Bien que les inquiétudes concernant les incendies de batteries des VE persistent, les données réelles montrent que les véhicules électriques sont moins susceptibles de prendre feu que les véhicules thermiques. Selon la National Fire Protection Association (NFPA), les véhicules thermiques subissent environ 1 incendie tous les 30 millions de kilomètres, tandis que les véhicules électriques n’en signalent qu’un tous les 190 millions de kilomètres, démontrant ainsi la sécurité inhérente des batteries modernes des VE.
Conclusion: Les voitures électriques sont-elles vraiment “jetables” ?
La perception que les voitures électriques sont “jetables” après un accident découle principalement de préoccupations concernant les coûts de remplacement de la batterie et la complexité des réparations. Bien qu’il soit vrai que les réparations de batteries peuvent être coûteuses et que les premiers utilisateurs de VE peuvent faire face à des coûts de réparation et d’assurance plus élevés, ces défis diminuent à mesure que la technologie évolue. Les données de sécurité des tests de collision pour les véhicules électriques, en particulier Tesla, montrent qu’ils sont parmi les véhicules les plus sûrs sur la route, avec moins d’accidents et une protection supérieure contre les collisions.
De plus, les économies à long terme en matière de maintenance et la baisse des coûts de production des batteries devraient rendre les voitures électriques plus abordables et réparables avec le temps. Plutôt que d’être “jetables”, les véhicules électriques se révèlent durables, sûrs et économiquement avantageux à long terme, avec le potentiel de dépasser de nombreux véhicules thermiques.
Ainsi, l’idée que les voitures électriques sont des véhicules “jetables” après un accident est davantage une diffamation qu’une vérité. Grâce aux progrès continus, cette perception est appelée à disparaître alors que les voitures électriques continuent de s’améliorer en termes de performance et de réparabilité.